La bonne mort

La bonne mort

Au Moyen Age, il y avait chez l’Occidental cette peur de la mort brutale, la peur de ne pas pouvoir mettre sa vie en ordre pour se préparer à rencontrer Dieu. Aujourd’hui en Occident, il y a cette volonté de mettre de l’ordre dans sa mort, de contrôler sa mort et son agonie.

Contrôler son agonie, au-delà du rapport à la mort, il y aussi cette question du rapport à la souffrance, la nôtre mais aussi celle des autres. Il ne s’agit pas de la glorifier à l’extrême, il ne s’agit pas non plus de la fuir, de la nier.

A travers sa vie, on peut voir comment Jésus a réagi au moment où il allait souffrir et lorsqu’il était confronté à la souffrance des autres. Il ne s’est pas réjoui de souffrir (il a même eu peur de souffrir), mais il y a fait face. Et face à la souffrance de celles et ceux qu’il côtoyait, il a fait preuve de compassion, il a manifesté de l’amour.

Quand est-il de nous ? Sommes nous capable de faire face à la souffrance ? Pendant combien de temps ? Comment réagissons nous à la souffrance des autres ? Job lorsqu’il criait à Dieu son envie de mourir a dit ceci à ses amis incapables de témoigner plus de compassion qu’ils ne l’avaient déjà fait : “Celui qui souffre a droit à la bienveillance de son ami, même s’il abandonne la crainte du Tout-Puissant” (Job 6.14). Jusqu’où sommes-nous prêts à manifester de la bienveillance face à ceux qui souffrent ? Notre rapport à la souffrance

Qu’est-ce qu’une bonne mort ? Une mort sans souffrance ? Une mort anticipée ? Une mort paisible ?

Que Dieu nous aide à avoir un regard juste sur la mort, il n’y a pas de bonne mort. Qu’elle soit brutale ou pas, paisible ou dans la douleur, la mort est une anomalie, que Jésus a vaincu, mais à laquelle nous sommes tous confrontés. Qu’il nous aide par son Saint-Esprit à lutter contre la tentation de se débarrasser de celles et ceux qui souffrent autour de nous, ou de commettre l’irréparable face à des situations qui nous écrasent et qui nous font souffrir. Qu’il nous aide à garder la foi en celui qui a tout accompli, l’espérance que nous aussi quand Christ reviendra nous vaincrons la mort. Enfin que le Christ qui nous aime parfaitement, nous donne la force de vivre et d’accompagner nos proches jusqu’au bout peu importe les situations difficiles, la souffrance persistante, la longue agonie, et cela sans les juger.

Benjamin ANGERVILLE

cf; Luc Olekhnovitch, Vivre en chrétien aujourd’hui, La Maison de la Bible, p.339-359
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