Réforme, réformes …

Réforme, réformes …

 

Chaque gouvernement, lorsqu’il est élu, propose des réformes. Proposer des réformes, cela signifie que la situation actuelle n’est pas idéale, et qu’elle a donc besoin d’être améliorée, changée, réformée. En quoi et pourquoi la situation actuelle n’est pas idéale est une question d’appréciation, d’analyse, et de constat, qui peut varier d’une personne à une autre. Depuis quelques mois on a beaucoup parlé de la réforme des retraites, dans notre pays, ce qui a entraîné des mouvements sociaux importants. Mon propos, en écrivant ces lignes, n’est pas de débattre sur ce sujet, délicat et important pour tout un chacun, mais de nous faire réfléchir sur le besoin – ou non – de réformes dans nos vies.

Au 17ème siècle, les milieux piétistes hollandais avaient élaboré cette devise : ‘Ecclesia reformata semper reformanda’ = ‘L’église réformée est toujours à réformer’. Car après les réformes du 16ème siècle (avec Luther, Calvin, Zwingli, Bucer, les ananaptistes), certaines églises s’étaient de nouveau assoupies, et le besoin d’un renouveau – d’une nouvelle réforme – s’était fait sentir ici ou là. Les siècles suivants ont ainsi été marqués par des phases successives de réveils, chacun ayant souvent donné lieu à l’établissement d’un nouveau mouvement d’églises, portant souvent un nom qui rappelle le point clé sur lequel il a mis l’accent (ex. les baptistes). Ces différentes dénominations s’inscrivent dans la filiation de la réforme protestante et souscrivent généralement à ses cinq points fondamentaux, les 5 ‘solas’ : « sola scriptura, solus Christ, sola gratia, sola fide, soli Deo gloria » = « l’Ecriture seule, le Christ seul, la grâce seule, la foi seule, à Dieu seul la gloire ».

Quand il est donc dit que l’Église est toujours à réformer, cela signifie que dans notre vie personnelle de chrétien(ne) faisant partie de l’Église, ou dans la vie communautaire de nos églises locales, nous avons encore et toujours besoin d’être « re-formés » selon la pensée et l’action du Dieu vivant.
Sachons donc discerner, cherchant à être fidèles, vivant l’Évangile ici et maintenant dans notre contexte, dans la durée. Ainsi, l’Église pourra être l’ecclesia semper reformanda. Puissions-nous être malléables à l’action de l’Esprit, pour nous laisser continuellement réformer par le Seigneur, dans nos paroles, nos attitudes, nos actions, tout en n’oubliant jamais le fondement sur lequel notre vie est basée (les 5 ‘solas’).

Christophe Hahling, pasteur

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