Un été chaud ?

Un été chaud ?

Un été chaud ?

Au moment d’écrire cet édito pour le bulletin de juillet-août, je m’étais fait toute une réflexion sur le sabbat et le repos. Mais l’actualité me rattrape et la thématique me semble bien loin de ce que nous vivons actuellement.

En 2000, Jacky et Ben-J s’interrogeaient de la manière suivante :

“ Y a-t-il une solution pour calmer la tension
Avant l’hémorragie interne
Avant l’auto-destruction (sic)”1

Y a-t-il une solution pour calmer la tension ? Je me posais vaguement cette question lors des émeutes de 2005, elle revient avec plus de force 18 ans plus tard face aux émeutes actuelles. Y-a-t-il une solution ?
Quel est le rôle de l’Eglise dans cette situation ?

Nous pourrions faire une liste de tout ce que nous pouvons faire ou ne pas faire, une liste sur la manière de réagir dans pareille situation. Mais il me semble que dans des moments comme celui-là, les propos de Jacques Ellul doivent nous alerter : « Seuls les chrétiens pouvaient mener le combat spirituel. Ils ne l’ont pas fait.»2. Il est fort probable que toutes les bonnes intentions que nous pouvons lister, d’autres peuvent le faire, mais nous seuls pouvons crier auprès du Dieu Trinitaire, lui qui apporte paix et justice, peu importe les situations. Il est important qu’ensemble (réunis ou dispersés) nous tombions à genoux auprès de notre Seigneur afin d’intercéder pour notre pays.

Si nous avons un rôle d’intercesseurs, nous pouvons aussi avoir un rôle d’artisan de paix, de médiateur. D’autres peuvent avoir ce rôle, mais cela reste une vocation de l’Eglise. Notre fédération avait émis le souhait que nos églises rayonnent dans la cité. Qu’en est-il aujourd’hui ? Notre communauté fait-elle partie des acteurs qui favorisent la paix dans le quartier ? La ville ? L’agglomération ? Mais qu’est-ce que la paix ?

Si le thème du sabbat n’est peut-être pas en lien avec l’actualité, celui du shalom mérite d’être partagé. Shalom, une restauration complète et totale, de l’être, des relations, bien plus qu’une simple paix. Une restauration rendue possible, uniquement par l’œuvre du Christ, une œuvre où se manifeste justice et amour, critère indispensable pour la véritable paix. A la suite de notre maître nous devons véhiculer, vivre, transmettre ce shalom, la restauration des relations est possible aujourd’hui dans ce climat de violence, nous pouvons être apaisés, dans ce climat d’inquiétude. Mais il nous faut également avoir conscience que le shalom sera pleinement accompli lorsque Christ reviendra. Que le Seigneur nous aide à vivre selon le royaume de Dieu dans un monde amené à disparaître.

Que les températures soient élevées ou que le climat social soit tendu, laissez-moi vous souhaiter un bon été sous le regard et la protection divine. Shalom !

Benjamin ANGERVILLE

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1 Ça dégénère, Chanson de Nèg’ Marrons
2 Jacques ELLUL, présence au monde moderne, Presses Bibliques Universitaires éditions ouverture, 2ème éditions, Lausanne, 1988, p.30

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